Yaucourt CoSmique
Comique plutôt, non ? un festival de musique pour jeunes citadins gavés de nuggets et de coca dans notre bled on ne peut plus rural profond. Et pourtant... Ça se confirme, il ne faut pas plus dire "Yaucourt tu n'auras pas de concert électro" que "Fontaine je ne boirai pas de ton eau", car tout arrive...
Le Cosmos Festival, s'est tenu dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 juin, dans le parc du château et la pâture de l'adjoint au maire, un de nos voisins. Une vingtaine d’artistes étaient invités et 3000 fans de musique électronique attendus.
Ce Cosmos festival – porté par des étudiants amiénois en DUT Techniques de commercialisation – était avant tout un projet universitaire, évalué pour le diplôme de fin d'année.
Pour rassurer les riverains et les autorités, les étudiants organisateurs avaient prévu «d'augmenter la sécurité de 30 % par rapport aux préconisations de l’État». Pourtant la veille au soir, le commandant de gendarmerie refusait de donner son accord...
Bref nous nous sommes retouvés encagés derrière une clôture de deux mètres de haut tout autour de notre terrain... Là c'est la barrière au fond du verger. C'est vrai que la nôtre n'aurait pas fait l'affaire !
Voilà à quoi elle ressemble, on s'en moque, en fait c'est au voisin et nos moutons sont tellement vieux qu'ils ne vont pas la sauter.
Dessous c'est devant, ça rigolait pas hein ?
Gendarmes et Unité mobile de premiers secours étaient présents. Des stands de prévention à l’alcool et aux drogues avaient été mis en place et plusieurs centaines d’éthylotests distribués.
Les jeunes pouvaient déposer leurs clés de voiture à un stand, et devaient tester leur taux d’alcoolémie pour les récupérer. Des places de camping leur permettaient de passer la nuit en sécurité. Aucune obligation cependant, ce qui a bien fait les affaires des gendarmes d'Ailly-le-haut-Clocher qui attendaient les imprudents 3 km plus loin...
Dans le Courrier Picard du lendemain, on pouvait lire une déclaration du maire :
« J’y suis allé, je me suis couché vers 1 heure. Ce matin, je fais mon tour de la commune (250 âmes) à vélo, pour voir si tout va bien. Il y a eu quelques petites exactions, comme des pare-brise fracturés sur une vieille voiture ou encore des personnes qui ont fait leurs besoins, à côté de la salle des fêtes. Je sais que nous allons avoir quelques doléances, même si les habitants ont été prévenus et consultés sur ce projet dès le départ. Mais ce n’est pas grave, cela fait partie de ma fonction ! »
Un riverain, ancien cheminot, et son épouse ont aussi pris part au Cosmos festival. « Nous avons été invités par les organisateurs ; nous y sommes allés de 22 heures jusqu’à 1 h 30 du matin. Nous avons bu une petite bière. C’est une sacrée expérience pour quelqu’un de mon âge, mais je ne regrette pas d’y être allé. Nous, nous sommes habitués à Annie Cordy et Adamo ; ça nous change un peu ! Vous savez, j’ai conduit des trains pendant trente ans, ce n’est qu’une nuit blanche de plus dans ma vie. » Le retraité salue « le courage des jeunes, pour avoir organisé un tel événement, avec toute la sécurité autour. Je suis impressionné par leur travail et la bonne ambiance. Ils sont tous polis, disent bonjour. Certaines personnes vont se plaindre, mais il ne faut pas être anti-jeunes. Ils doivent vivre leur époque, comme nous avons vécu la notre. »
Parmi les festivaliers beaucoup avaient pris l’option camping ou nuit dans la voiture sur les parkings. D’autres terminent allongés sur la pelouse ou sur un banc public. Le festival s'est terminé vers 6 h 45. Deux fans, le sourire aux lèvres, déclarent "C’était très bien, la musique était vraiment bonne. Nous sommes agréablement surpris. »
La fête finie, les volontaires étaient moins nombreux pour ranger, débarrasser et nettoyer le site...
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